RECITS DE VOYAGE

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« Le jour commence déjà à se coucher ; je ne vais pas tarder à faire de même. Je décide de rentrer à l’hôtel. La chaleur se fait moins étouffante. Le nez à l’unique fenêtre du couloir du 2eme étage, j’allume une dernière cigarette. Devant  mes yeux, s’étale l’immense ville et ses 20 millions d’habitants. Des lumières peu à peu apparaissent dans le noir.
Ainsi, c’est donc ça.
Bombay… »
 
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« Le soir venu, je me promène dans les environs de l’hôtel. Au fur et à mesure que je marche, je distingue une silhouette squelettique, affalée sur le trottoir, presque sans vie.
Il s’agit d’un vieillard avec une longue barbe blanche, mais ça fait bien longtemps qu’il ne doit plus croire au Père Noël. Il est nu, simplement vêtu d’un pagne blanc trop court, comme posé là par une main capricieuse.
Il parait sans force, inerte, comme une marionnette cassée.
Que faire ? J’interroge du regard les quelques passants, qui vaquent à leurs occupations sans tourner la tête. N’arrivant pas à établir de contact avec cet homme, je lui tends en désespoir de cause un billet de 100 roupies, que je pose à coté de lui, sur le sol. Il reste là, prostré, sans bouger. Je pars. Je ne sais même s’il s’est aperçu de ma présence.
Je n’aime décidément pas les grandes villes… »
 
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« J’embarque dans une petite péniche, sur le toit de laquelle je peux observer à loisir le magnifique paysage qui s’offre à moi. La journée s’écoule ainsi paisiblement, au rythme tranquille des eaux mouvantes, à observer la végétation et les multiples canaux qui serpentent à travers le paysage. Parfois, nous croisons des petits bateaux de pêcheurs qui rident la surface des lagunes. Ils s’aident de longues perches en bois pour avancer et nous font signe de la main. Ici et là, quelques rares maisons sont disséminées dans le paysage.
Nous faisons une halte à mi-journée, au beau milieu de nulle part. Quelques passagers, dreadlocks sur la tête et guitare à la main, descendent. On m’explique qu’ils se rendent dans un célèbre « ashram », afin de méditer… »
 
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« Toute la nuit, un énorme feu à brûlé, prélude à la fête. Lorsque je m’aventure sur la place, au matin, je vois une petite fanfare et tout autour une centaine de personnes bariolées de couleurs qui dansent et s’agitent . Le but du jeu est simple : prendre une bouteille remplie de liquide coloré et en asperger le plus de monde possible !
En quelques minutes à peine, on me recouvre amicalement de couleurs. Impossible d’y échapper. Je saisis aussitôt une bouteille verte et en asperge la foule. Ici, tout le monde est mêlé : enfants, adultes, touristes.
Il n’y a plus de différences.
Plus de pauvres ni de riches.
Plus d’étrangers et plus de locaux.
Nous sommes unis dans une grande fête, tout le monde danse, crie, saute, s’asperge, dans une myriade de couleurs… »
 
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« Nous avons également fait une incursion inoubliable dans le désert, une petite boucle qui nous a mené jusqu’à Ouargla. Je me souviens encore avec émotion des nuits splendides, pures, constellées d’étoiles, ainsi que des roses des sables, somptueuses, façonnées par l’érosion du vent. Quelle beauté !… »
 
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« Ces expéditions dans ces grandioses étendues glacées, sous ce ciel bleu azur avec le soleil aveuglant qui se reflète sur la neige, resteront gravées à jamais dans ma mémoire. Je ne savais plus où regarder tellement c’était beau. De la neige à n’en plus finir, comme un grand désert blanc. Au milieu de cette immensité, on se sent tout petit… »

 

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